Ne votez pas pour moi
Je ne fais pas de promesses parce que j’ai déjà peur, avant de les formuler, de ne pas les tenir.
Je mets deux ans à prendre une décision, sur un mandat de 5 ans, ça fait deux décisions, et je reviendrais certainement 3 fois dessus, pour être sûre, que c’était la bonne décision.
Je ne pense pas aux autres, je pense d’abord à moi parce que je pense que si chacun sait s’occuper de soi, personne n’a plus besoin de s'occuper des autres.
Je n’aime pas mentir, alors dire au peuple que je pense que 70% des gens sont cons, c’est signé mon arrêt de mort.
Je n’aime pas mentir alors dire au gens que tout va aller mieux, alors que les hommes et donc les cons, sont de plus en plus nombreux, ce n’est pas sincère.
Je ne veux pas que tous mes faits et gestes soient disséqués par des journalistes morveux qui tentent de décrypter des vérités, dans la couleur de ma chemise ou la façon dont j’ai rangé ma mèche derrière mon oreille.
Je ne veux pas réfléchir à des choses dont je me fous, comme la taxe sur les produits ménagés importés ou à des sujets impossibles à décider comme l’adoption homosexuelle ou l’euthanasie, voire l’indépendance des Antilles.
Je ne veux pas avoir le sentiment d’être puissant, alors que, quoique je fasse, la terre continuera de tourner.
Je ne veux pas qu’on ne me connaisse qu’à travers un écran, qu’au travers de discours où mes mots ne sont mêmes pas les miens, mais ceux d'un parolier, qui ne fait même pas de rimes.
Je veux dormir la nuit, me reposer le dimanche, et ne pas prendre 10 ans d’âge pour une année de mandat.
Je ne veux pas vivre à l’Elysée, parce que les plafonds sont trop hauts, et je me sentirais trop petite, pour toutes ses responsabilités.
Je n’ai pas d’idéologie parce que je pense que ceux qui peuvent se positionner sur un problème n’y ont pas assez réfléchi.
Je ne veux pas devoir dire le mot « crise » ou « insécurité » 10 fois par quart d’heure pour lancer des messages, soi disant subliminaux, aux gens comme si c'était des cons (alors que 30% ne le sont pas).
Je ne veux pas serrer la main des dictateurs en souriant pour dire, quand ils ne sont plus au pouvoir, qu’ils étaient bien cruels.
Je ne veux pas me rendre à des cocktails, des cérémonies d’ouverture, de fermeture, de réouverture, de déconfiture, parce que j’ai mal au dos, quand je reste debout trop longtemps, et je ne sais que dire des conneries, au bout d’un trop long moment.
Je ne crois pas en l’idée de nation, je ne suis pas patriotique, je n’aime pas le 14 juillet, je supporte tout juste les commémorations.
Alors pour toutes ces raisons et bien d’autres, ne votez pas pour moi le 22 avril. Souhaitez juste mon anniversaire !