Eclipse partielle

Publié le par desmotsdudimanche

Ça arrive comme ça, on ne  s’y attendait pas, on n’y croyait pas. Une gifle qui vous retourne, qui vous fait tomber. Vous croyiez être prêt à vous défendre, connaître la menace. On ne la connait jamais vraiment quand elle ne nous a jamais touchés.


Bien sûr je la connais, peu importe le pourquoi, si les raisons étaient bonnes ou mauvaises, si j’étais trop jeune, trop fragile, trop entière. Elle m’a ravagée, elle m’a tout pris, jusqu’à mon instinct de survie. Je n’avais plus rien, je n’étais plus rien, une ombre, une larme, une tension.


Un corps qui ne sait plus pourquoi, isolé dans ses propres chaines qu’il ne se souvenait pas comment avoir attachées. Elles étaient là, lacéraient l’âme, brûlaient le cœur, prenaient la place de tout : plus d’espace pour rêver, pour faire des projets, pour se sentir vivant.

 

Je cherchais les clés de ma prison, obsessivement. Avec la peur de ne jamais s’en sortir, de rester enfermée dans ce trou toujours plus noir, toujours plus seule.


Finalement, une menace que l’on a apprivoisée et qu’on connait par cœur, n’en ai plus vraiment une. Mais quand elle vient toucher ceux que vous aimez, s’incruster dans leur corps, c’est comme si elle vous narguait.


Cet être cher si surpris de se retrouver sur le pavé, vous regarde, vous parle, souffre et vous comprenez. Vous comprenez tellement, tout vous revient. Vous voudriez lui dire comment faire, le sauver. Mais vous ne pouvez que regarder, écouter, comprendre et ne pas avoir peur pour lui.


 Elle a trouvé la le meilleur détour pour vous toucher encore. Vous qui la connaissez, parvenez à la maitriser, vous voici de nouveau impuissant. Parce que vous savez qu’on ne peut pas libérer l'autre de ses propres chaines.

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