Un petit air de musique

Publié le par desmotsdudimanche

Combien d’heures passées derrière ce grand poste noir, enfant, adolescente, à écouter  K7, puis CD, enfin MP3. Peu importe le support, toujours la même incrédibilité à l’écoute de ces magiciens. J’aurais aimé être musicienne, j’aurais aimé connaître le secret. Trop cérébrale, je ne sais que chanter, à peine pianoter. Et en même temps, fascinée, j’apprécie de recevoir des autres, de l’extérieur, cette musique qui me parle, à l’intérieur. Atterrée de pouvoir la ressentir aussi fort alors qu’elle ne vient pas de moi, et de me sentir ainsi liée à celui qui la créée.


Tous mes souvenirs ont une musique, toutes mes années je les ai chantées, attrapant ma musique préférée qui passait à la radio, il fallait alors être prêt, la K7 au bon moment, RECORD. Puis rembobiner, écouter, écrire chaque mot, en français, en anglais, en espagnol, en italien,  pour enfin chanter, m’exprimer, et me sentir vivante.

La musique est un universel singulier. Elle parle à tout le monde, mais pas de la même façon. Comme le parfum qui imprègne nos peaux, chacune avec son odeur unique, et leur donne une senteur différente.


La musique n’est jamais de trop. C’est la seule à pouvoir parler quand il n’y a rien à dire, qui peut trouver les mots. Musique d’enterrement, de mariage, musique de rencontre, de rupture, de délires, d’idées noires, de voyages, de famille, d’amoureux…  Musique qu’on allume dès le matin pour se réveiller, qui nous fait danser devant notre miroir, déchainé. Qu’on entend à la radio, comme si elle nous était destinée, pour terminer la journée.
Une musique pour chaque lieu, chaque moment de nos vies, une musique, qu’on a toujours dans la tête, qui fait sourire le cœur et taper du pied.

Mon amie qui m’a parlé quand je ne pouvais rien entendre, qui m’a touché quand je me croyais insensible, qui m’a comprise quand je me suis sentie si différente. Elle a pu rendre plus légères mes peines, accompagner mes joies, donner un rythme à chacun de mes pas.


Alors que tout est plombé, tracé, voir superficiel elle s’insinue pour me dire que le mystère est là, que l’homme est profond, qu’il n’est pas si petit, Car il peut faire de la musique. Il peut transcender, fabriquer l’harmonie, il peut dire d’une voix audible à l'oreille des étoiles,  son absurde condition autant que sa joie de vivre.

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